Cette année, l’association de la chèvre des Pyrénées était conviée au salon de l’agriculture de Paris sur le stand de Capgènes, accompagnée par d’autres associations de races caprines locales. C’est Jhade Chatelain et son papa Jérôme qui ont fait le déplacement avec deux chèvres Soum et Gretelle, ainsi que ce qui deviendra vite la mascotte du salon, Volt, un chevreau âgé de 3 semaines. Lucien Crouzet est également venu prêter main forte pour tenir le stand ainsi que Claire, l’animatrice. Voici un petit retour de ces 9 jours intenses à la capitale pour faire découvrir au monde notre belle chèvre des Pyrénées !
Le premier jour a démarré, comme tout le monde le sait, par une ouverture mouvementée, avec le stand de Capgènes qui s’est fait chahuter par les manifestants et qui en a même perdu une de ses barrières. Finalement, le pavillon 1 a pu ouvrir ses portes au grand public avec quelques heures de retard. Dès les premiers visiteurs, celui qui s’est fait très vite remarquer c’est le petit Volt, qui ne lésinait pas sur les cabrioles pour faire craquer les citadins. Les spectacles du chevreau ont permis d’attirer des passants tout le week-end et d’engager le dialogue avec certains d’entre eux sur la race et le travail des éleveurs.
La semaine a ensuite débuté avec une rapide présentation de la race sur le ring ovin et le tournage de plusieurs vidéos par des journalistes qui se sont arrêtés devant nos belles chèvres. Même si leur démarche était surtout de faire de jolies images, plus que de questionner la race et les systèmes d’élevage qu’il y a derrière, les chèvres des Pyrénées ont quand même eu le mérite d’apparaître dans plusieurs vidéos et le petit Volt a même eu une publication uniquement pour lui sur le compte Instagram et le Facebook du salon. C’est l’un des objectifs de ce genre d’évènement qui touche le très grand public : montrer les animaux pour faire connaitre la race et prouver que d’autres types d’élevages existent et sont possibles.
Le lundi après-midi a été marqué par une réunion organisée par le Conservatoire des races d’Aquitaine et l’Union Bretonne Pie Noir à laquelle était conviée l’association de la chèvre des Pyrénées, pour échanger entre paysan·nes et cuisinier·eres. Les discussions ont été riches et des pistes de travail ont pu se dégager : comment mieux former les cuisinier·eres aux caractéristiques organoleptiques de chaque type de viande ? Comment communiquer sur ses produits et ses spécificités ? Comment mieux valoriser son produit en tant que producteur·rice et s’en sentir légitime ? Comment créer plus de lien entre cuisinier·eres et paysan·nes ? C’est aussi là l’intérêt du salon : rencontrer et discuter avec des acteurs qui font partis de nos systèmes alimentaires mais à d’autres niveaux.
Le salon de l’agriculture de Paris c’est aussi l’un des rares moments de l’année où des paysannes et paysans de toute la France et de tous types de systèmes agricoles se retrouvent au même endroit. C’est donc également une opportunité de partages et d’échanges entre paires.
La semaine s’est poursuivie ainsi, avec des publics très différents qui s’arrêtent au stand, un défilé de caméras et de personnalités politiques dans les couloirs, une ou deux manifestations pacifistes et quelques présentations de la race. Mercredi a notamment eu lieu les remises des prix organisées par Capgènes pour le concours de jugement des animaux par les jeunes, le challenge-caprin inter-lycées et le trophée gènes avenir, retransmises en direct. Différentes races locales caprines, dont la chèvre des Pyrénées, ont pu faire une rapide présentation. De même lors de la journée du samedi, où cette fois la chèvre des Pyrénées a pu se présenter sur le grand ring.
Comme la tradition le veut, le salon de l’agriculture de Paris c’est l’évènement où de nombreuses personnalités politiques se rendent. Sur notre stand, nous avons eu la visite de Monsieur Brisson, sénateur des Pyrénées-Atlantiques. Nous avons pu discuter avec lui pendant un petit quart d’heure sur les caractéristiques de la chèvre des Pyrénées, les systèmes et les valeurs paysannes portés par les éleveurs ainsi que sur l’histoire du département et ses évolutions agricoles à la fois sur la partie Pays-Basque et Béarn. En fin de semaine, Jhade a également pu échanger avec Monsieur Bayrou sur son projet d’installation.
Avant de terminer ce debriefing, quelques lignes pour parler de Jhade, que nous remercions encore très chaleureusement, elle et son papa, d’avoir acceptés de faire le déplacement et de présenter leurs animaux. Jhade est une jeune éleveuse en herbe de seulement 17 ans. Elle est actuellement étudiante au lycée agricole de Nay (64) et s’occupe en parallèle de la ferme pédagogique (La Ferme de Moon) que possèdent ses parents à Bordères, dans le Béarn. Passionnée depuis toujours par l’élevage, Jhade souhaite s’installer après le bac avec un troupeau laitier brebis-chèvres des Pyrénées dans le but de fabriquer des savons. Malgré son jeune âge, Jhade n’a pas hésité à passer devant la caméra, à se faire prendre en photo, ou à parler au micro devant des centaines de personnes pour parler de ses animaux et de son projet d’installation. Bravo à elle !
Voilà, après ces 9 jours enrichissants et éprouvants, il était temps pour tout le monde de remballer les affaires, et pour Jhade et son papa de parcourir les 900 km qui séparent le Béarn de la capitale, de ramener les animaux sur leurs terres natales et de rattraper les longues heures de sommeil bien méritées !